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Nouveau variant du VIH identifié

Une équipe de virologues français a identifié un nouveau variant du VIH de type 1, virus à l'origine de la majorité des cas de sida, génétiquement très proche du virus d'immunodéficience simien SIVgor découvert récemment chez le gorille.

Il existe deux types de virus du sida, le VIH-1, majoritaire, et le VIH-2 peu fréquent. Le VIH-1 est divisé en trois groupes : M, à l'origine de la pandémie mondiale et deux autres groupes très rares, O et N.
Le nouveau variant identifié par l'équipe de Jean-Christophe Plantier (Laboratoire associé au Centre national de référence du virus de l'immunodéficience humaine, Centre hospitalier de Rouen) semble être le prototype d'un nouveau groupe du type VIH-1, appelé groupe P par les chercheurs.
Le VIH-1 est relié au virus d'immunodéficience du chimpanzé, même si le SIV du gorille a pu être suspecté d'être à l'origine du groupe N, a expliqué à l'AFP une des chercheuses, Marie Leoz.

Pour ce qui du nouveau variant, le SIV du gorille «est pour l'instant la source qui est la plus proche», a-t-elle indiqué. «Mais il est assez difficile de dater quand cette transmission aurait pu avoir lieu». «Ça ne fait que peu de temps qu'on sait que le gorille est également infecté par un SIV, donc très peu de souches sont disponibles», ajoute-t-elle. Le nouveau variant a été identifié chez une patiente originaire du Cameroun qui présentait un profil rare. Les chercheurs ont d'abord pensé qu'il pouvait appartenir au groupe O, mais l'étude de son génome complet (séquençage) a permis d'établir qu'il s'agissait d'un nouveau groupe.
L'impact de ce nouveau groupe P pourrait se situer sensiblement au même niveau que le groupe O, selon Marie Leoz. Le groupe O représenterait 1% des infections à VIH au Cameroun et une centaine de patients en France. Des cas rares, mais «à ne pas négliger parce que ce genre de variant pose des difficultés diagnostic et thérapeutique», souligne-t-elle.

La patiente chez qui le nouveau variant a été identifiée «va bien». «Sur la base du séquençage, on a pu déterminer quels étaient les traitements adéquats par rapport aux mutations qu'elle présentait et elle a très bien répondu», a indiqué la chercheuse. «C'est une souche qui se traite».
«Il y a peu de chance que cette patiente soit le premier cas, étant donné notamment son mode de vie», a-t-elle estimé. Elle aurait reçu sa souche d'autres personnes, «certainement au niveau du Cameroun». «C'est donc là où il faut qu'on cherche de nouveaux cas», a-t-elle poursuivi. «La découverte de cette nouvelle lignée met en lumière la nécessité de surveiller de près l'émergence de nouveaux variants du VIH, particulièrement en Afrique centrale, à l'origine de tous les groupes du type VIH-1», soulignent les chercheurs.
Publié le lundi 3 août 2009 à 06h21

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